Taanit Esther / Jeûne d'Esther

Le jeûne d'Esther est un jeûne mineur du judaïsme, observé de l'aube au crépuscule du 13 Adar, à la veille de la fête de Pourim, en commémoration du jeûne de trois jours prescrit par la reine Esther aux Juifs de Suse.



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Le jeûne d'Esther (Ta'anit Esther, héb. ????? ????) est un jeûne mineur du judaïsme, observé de l'aube au crépuscule du 13 Adar, à la veille de la fête de Pourim, en commémoration du jeûne de trois jours prescrit par la reine Esther aux Juifs de Suse (Esther 4 :16 : Va, rassemble l'ensemble des Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour).

L'instauration du jeûne

Au contraire de une croyance populaire, le jeûne d'Esther ne commémore pas les jours anniversaires du jeûne. En effet, ce jeûne eut lieu, selon la tradition rabbinique le 13, le 14 et le 15 Nissan, c'est-à-dire à la veille de Pessa'h et ses deux premiers jours[1]. L'interdit de jeûner à Pessa'h aurait été outrepassé car, aurait dit Esther, s'il n'y avait plus d'Israël, à quoi servirait Pessa'h ?[2]. Cependant, l'état d'urgence étant passé, et le Second Temple reconstruit, cet usage ne pouvait être maintenu [3] et le jeûne fut transféré au premier et second lundi ainsi qu'au premier jeudi suivant Pourim [4]

Ce fut selon toute vraisemblance au temps des Gueonim que fut institué le jeûne d'Esther à la date du 13 Adar, car dans le Talmud de Jérusalem[5], qui se basait sur la Meguillat Ta'anit[6], le 13 Adar était un jour de joie, nommé le "Jour de Nicanor", commémorant la victoire de Juda Macchabée sur le général hellène Nicanor (aussi mentionné dans 2 Macc. 15 :35-36), et la coutume de jeûner le 13 Adar n'apparaît ni dans le Tanakh ni dans le Talmud. Par contre, Rachi[7], et Moïse Maïmonide la mentionnent[8]
La première occurrence du jeûne, mais aussi le calcul de la date se trouvent dans le She'iltot deRav A'haï Gaon (parashat Vayaqhel she'ilta 67 :18)  :

Rabbenou Tam (cet enseignement ne se trouve pas dans les Tossafot, mais est cité par le Rosh[10]), le plus éminent des Tossafistes (12e siècle) enseignait que le jeûne ne commémorait pas celui prescrit par Esther, mais était néanmoins suggéré dans la Meguila : zman qehila signifiait selon lui que le peuple se serait réuni à la veille de la bataille, le 13 Adar, pour s'attirer la faveur divine. Afin d'appuyer ses dires, Rabbenou Tam faisait remarquer que Moïse jeûna lors de la bataille contre Amalek[11].

Ordonnances du jeûne

Ce jeûne n'étant cependant pas l'un des quatre prescrits par la Torah et les prophètes[12], les restrictions sont moindres, et les femmes enceintes, les mères au foyer, toute personne trop malade ou affaiblie pour supporter ce jeûne, en sont dispensés [13].

Certains jeûnaient trois jours [14] mais aujourd'hui, seul le jeûne du 13 continue d'être observé[15]

Quand le 13 Adar tombe un jour de Shabbat (comme c'est le cas en 2007), le jeûne est repoussé au jeudi précédent, car le vendredi est indispensable pour se préparer pour le Shabbat, et la fête de Pourim à venir.

Le jeûne d'Esther dans la Kabbale

Selon Joseph Caro[16], le jeûne prescrit à la veille de Pourim, mais aussi celui à la veille de Pessa'h ont pour but de rappeler à l'homme que s'il lui est permis de boire du vin à volonté, ce n'est pas pour satisfaire son "mauvais penchant" (yetzer hara), mais pour honorer son Créateur.

De plus, le jeûne d'Esther ne commémore pas uniquement le passé mais également les jours à venir, la demande de libérer les Juifs de Haman s'appliquant aussi à l'exil[17].

Date du jeûne dans le calendrier grégorien

Le jeûne d'Esther sera observé le 20 mars en 2008, le 9 mars en 2009 et le 25 février en 2010

Notes et références

  1. T. B. Meguila 15a, Yebamot 121b, Midrash Sho'har Tov 22
  2. Meguila 15a; Yalkout Shim'oni sur Esther, Remez 800-156
  3. traité Soferim 21 :1
  4. id. 17 :3
  5. Yeroushalmi Ta'anit 2 :13
  6. Rédigée peu avant la destruction du Second Temple. Néanmoins, les jours fériés, pendant lesquels il était interdit de jeûner, furent abolis après la destruction de Second Temple, raison pour laquelle il est envisageable de jeûner un 13 Adar
  7. Responsum de Rachi rapporté dans le Sefer Pardes et le Mahzor Vitry
  8. Maïmonide précise même que le 13 Adar est en commémoration, du jeûne tenu à l'époque de Haman - Mishneh Torah Hilkhot Ta'aniot 5 :4.
  9. Ainsi qu'on le trouve dans le traité Soferim
  10. Commentaire du Rosh sur le traité Meguila 1 :1
  11. Exode 17 :11
  12. Rachi le considérait même comme un minhag'alma, une coutume mondialement observée - op. cit.
  13. Moïse Isserles, Darkei Moshe sur le Tour, 786
  14. Choulhan Aroukh, Orah Hayim 786
  15. Selon l'Aroukh Hachoul'han ad loc, du fait de l'affaiblissement des générations.
  16. Maguid MeYsharim, parashat Vayaqhel
  17. Rabbi Moshe ben Makhir, in'Hemdat Hayamim

Voir aussi

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