Cacherouth / Cacheroute

La cacherouth, plus précisément cacherouth de la table et des aliments est le terme désignant le code alimentaire du judaïsme, et l'un de ses principaux fondements.



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La cacherouth (hébreu : ?????????), plus précisément cacherouth de la table et des aliments (hébreu : ????? ????? ????????, kashrout hamitba'h véhamaakhalim) est le terme désignant le code alimentaire du judaïsme, et l'un de ses principaux fondements.

Il s'agit d'un corpus de lois servant à déterminer si un aliment est ou non permis à la consommation, selon sa provenance et de sa préparation.
Les aliments en conformité à ces lois sont dits kascher[1] (hébreu : ??? - se prononce cachère), c'est-à-dire «convenables» ou «aptes» à la consommation. La Bible hébraïque interdit formellement aux Juifs de consommer des aliments impropres. Par contre l'utilisation de produits non-kasher dans un but non-alimentaire, par exemple l'utilisation de cornées ou d'insuline porcines, est tout-à-fait autorisé[2].

L'antonyme de kascher est taref (prononciation yiddishe treïf) (de l'hébreu : ?????, «déchiré»), quoique ce terme ne sert à désigner à l'origine que la chair d'un animal ayant été «déchirée», soit au sens propre, soit parce que l'animal n'a pas été abattu selon le rite de la shehita. Par extension, taref sert à désigner désormais tout aliment non kascher.

La cacherouth concerne principalement, toujours que non exclusivement, les aliments d'origine animale, et implique le respect d'un rite d'abattage. Ce rite est évoqué dans le Lévitique et le Deutéronome, mais sans y être décrit. De même, la majorité des lois sur lesquelles se fonde la Halakha (loi religieuse juive) se trouvent dans le Livre du Lévitique, mais avec pas ou peu de détails. Les modalités pratiques ont été longtemps orales, avant d'être couchées au début de l'ère chrétienne par rédigé dans la Mishna et le Talmud, puis codifiées de façon plus fines dans le Choulhan Aroukh et par les autorités rabbiniques ultérieures.

Étymologie et terminologie

Le terme kascher apparaît une seule fois dans la Bible hébraïque, et est rendu en français par «convenable[3]». C'est aussi ce sens de «convenable» et «valable» qu'il a dans la Mishna[4]. Ce sens explique que le terme kascher peut-être utilisé dans au moins trois cas.

Dans le premier, le mot a une signification laïque identique au mot «convenable» en français. C'est ainsi pour souligner la valeur de Darius Ier, qui assista les Judéens dans la reconstruction du Temple que le Talmud le qualifie de «roi kascher[5]». C'est aussi ce sens qu'il possède dans de nombreuses expressions «figurées» actuelles[6].

Dans un contexte religieux non-alimentaire, le terme «kascher» est conventionnellement utilisé pour signifier «propre au rituel[7]», et son antonyme est alors «passoul[8]» (disqualifié). Il s'applique à un verre de vin, un rouleau de la Torah, une mezouza, et tout autre objet ayant pour fonction de permettre la réalisation du rituel.

Enfin, le sens le plus connu est celui lié à l'alimentation, sens d'ailleurs proche du précédent. Le repas juif a en effet pour fonction de reproduire le rituel des korbanot qui se tenaient dans le Temple de Jérusalem, et les ustensiles et récipients de cuisine, mais aussi les aliments[9] doivent être «acceptables» pour réaliser cet acte de sainteté. Le lévitique, décrivant le rituel mais aussi les aliments acceptables, définit les aliments selon deux catégories : tahor (pur) et tamè (impur). L'antonyme de kascher est dans ce cas soit tamè (impur), désignant un aliment qui ne peut en aucun cas servir au rituel du repas (le porc, par exemple), soit tarèf (littéralement, «déchiré»), c'est-à-dire potentiellement acceptable pour la consommation mais rendu impropre par suite d'une mauvaise application du rituel.

Principes de la cacherouth

Les lois de la cacheroute dérivent de divers passages de la Torah. Elles sont nombreuses et variées, et toutes ne sont pas universellement observées. Certaines ne le sont que par certains courants, d'autres dépendent du rite d'origine. Cependant, on peut en dégager les règles principales :

Les espèces animales licites et illicites

La Bible divise les animaux en trois règnes : ceux qui vivent sur terre, ceux qui volent et ceux qui vivent dans l'eau. Le règne terrestre est subdivisé en animaux sauvages, domestiques et rampants.

La première mention d'«animaux purs et animaux qui ne sont pas purs» se trouve dans la parashat Noa'h. Cependant, la distinction n'est décrite que dans Lévitique 11 et Deutéronome 14.

Pour les animaux vivant sur terre, sont purs les animaux à sabots fendus ruminant leur nourriture, dont le bœuf, le veau, le mouton, l'agneau ou la chèvre et impurs les animaux dont le sabot n'est pas fendu comme le chameau, l'âne ou le cheval, ou ne ruminant pas leur nourriture comme le lapin ou le porc[11].

Pour les animaux qui volent, ce qui inclut les chiroptères, la Bible donne une liste d'oiseaux interdits, surtout les rapaces. Les tourterelles et jeunes pigeons sont purs, étant les seuls oiseaux admis pour une offrande. Les volailles de basse-cour (poulet, canard, oie, dinde, pintade) sont toutes potentiellement pures. Cependant, la pureté d'un animal doit être certifiée par tradition avant qu'un de ces animaux soit consommé[12]. En pratique, la liste des oiseaux purs et impurs est établie à partir des gloses de Rachi[13]. La Torah mentionne certains types de sauterelles comme permises à la consommation. Cependant, à l'exception de communautés dont les sauterelles forment l'une des principales sources de nourriture, leur consommation est interdite en raison du doute quant à l'identification des espèces d'insectes permises[14].

Pour les animaux aquatiques, sont purs ceux qui ont des écailles et des nageoires[15], ce qui inclut le saumon, la morue, le hareng, la sardine, le merlan, la dorade, le bar, la sole, le thon, la carpe, etc. L'esturgeon, qui perd ses écailles lors de l'accouplement, n'est pas kasher, ni la lotte, la raie, l'anguille mais aussi l'ensemble des fruits de mer (crevette, langouste, homard, huître, moules, etc. ) [16].

Outre l'appartenance à une espèce pure, chaque animal doit, selon la Bible, être exempt d'impureté individuelle, c'est-à-dire ne souffrir d'aucune infirmité, parmi lesquelles l'écrasement des testicules[17] afin d'être offert devant Dieu. Cependant, et quoiqu'il soit interdit à un Juif de châtrer un animal, raison pour laquelle on ne trouve habituellement pas de bœuf, de chapon, etc. en Israël, il est licite d'abattre et consommer la chair d'un animal préalablement castré par un Gentil[18].

Régulations liées à la viande et la volaille

Abattage rituel

L'abattage rituel (shehita) , auquel la Torah fait allusion de façon implicite mais non explicite[19] a essentiellement pour but de vider la bête de son sang. La shehita consiste entre autres à trancher la veine jugulaire, l'artère carotide, l'œsophage et la trachée d'un seul geste continu au moyen d'un couteau effilé ne présentant aucune encoche. La défaillance d'un seul de ces critères rend la viande impropre.
La carcasse doit en outre être vérifiée après l'abattage, pour s'assurer que l'animal n'était pas atteint d'un défaut qui aurait entraîné sa mort naturelle au cours de l'année, et rendrait sa mort par abattage douteuse, et par conséquent impropre[20]. L'une des lésions les plus invalidantes selon le Beth Yossef est la présence d'adhérences pulmonaires ; tandis que les juifs ashkénazes considèrent l'animal consommable si le poumon demeure étanche après résection de la lésion, les juifs sépharades n'acceptent qu'une bête dont le poumon est lisse (yiddish ???? glatt). Le terme glatt est cependant aujourd'hui utilisé pour définir des critères de cacheroute plus rigoureux qu'à l'ordinaire, et ne s'appliquent pas uniquement à l'aspect des poumons.

Les parties interdites à la consommation, parmi lesquelles le sang, le suif[21] et le nerf sciatique[22], doivent ensuite être retirées.

L'interdiction de la consommation du sang[23] apparaît dès les premiers récits bibliques[24], preuve de l'antiquité dont les Hébreux créditaient cet usage. D'autre part, ils recouvraient le sang de leurs victimes[25], selon la croyance que «la vie de la chair est dans le sang[26].» La chair des animaux terrestres et des volatiles est par conséquent à consommer exsangue[27], et toute offrande doit être offerte avec du sel[28], pour poursuivre cette extraction.
Cet interdit est si marqué que le terme taref (déchiré[29]), désignant au sens strict une bête abattue improprement (c'est le cas non seulement des abattages n'ayant pas été réalisés selon la shehita mais également de bêtes abattues selon le rite, mais avec un couteau présentant un défaut) ou blessée par un chasseur avant d'être consommée, en est venu à servir d'antonyme à kascher[30]. Cependant, le terme exact est tamè (impur), seules les bêtes pures pouvant être consommées. D'autre part, quand un chasseur capture un animal pur, vivant, sain et sans blessure, ce dernier peut être consommé à condition d'être abattu selon le rite. Cependant, le Talmud décourage la chasse, en particulier à titre de loisir, car elle est cruelle envers les animaux[31].

La Torah prescrit, peu après ces règles, la centralisation des abattages dans le sanctuaire (le Tabernacle lors de la traversée du désert, les Temples de Jérusalem tant que ceux-ci demeureront)  : tout animal dont on voudrait consommer la chair doit être approché des cohanim fils d'Aaron), qui prélèvera les parties interdites à la consommation, mais aussi les parties revenant de droit aux cohanim par statut. L'abbatage lui-même pourra cependant être effectué par une personne qui ne est membre de la tribu des prêtres. "La viande sera permise à la consommation au cours de la journée et de la soirée de l'abattage, après quoi ses restes devront être brûlés sur l'autel.

Après la destruction du second Temple, l'abattage est confié à des individus spécialisés dans l'acte, les shohetim. La bonne tenue du rite est , pour plus de sûreté, supervisée par un mashguiah qui vérifie aussi la conformité des autres «matières premières, » avant de délivrer une attestation de cacheroute pour la vente de produits alimentaires en commerce ou dans la restauration.

Le nikkour (extraction des parties interdites) et conséquence sur le gout des viandes

Du fait de la proscription portant sur la consommation des parties interdites dont le tendon inguinal, c'est-à-dire le nerf sciatique[22], il est indispensable de pratiquer le nikkour (ou treibering en yiddish), prélèvement du tendon inguinal, du suif et des gros vaisseaux environnants. Cette opération, pratiquée quasi-universellement jusqu'au XIXe siècle, étant délicate et peu rentable, la viande possédant un aspect «déplaisant» suite à celle-ci, les autorités rabbiniques européennes[32], mais aussi le grand-rabbin de New York, ont jugé préférable de déclarer les parties arrières des animaux impropres à la consommation, et les bouchers les remettent dans le circuit de distribution des viandes non kascher. Ces parties, qui s'étendent jusqu'à la huitième côte pour les bovins, et incluent les rumsteck, filet, faux filet, bavette, onglet, entrecôtes et côtes, sont les morceaux de première catégorie, les plus tendres de l'animal[33]. Les pièces improprement nommées «entrecôtes, » qu'on peut trouver sur l'étal de certaines boucheries kascher en France, sont en fait des basses côtes de la partie avant du bœuf, par conséquent des morceaux de deuxième catégorie, nettement moins tendres. C'est pour cette raison qu'à appellation semblable, la viande bovine kascher apparaît nettement moins tendre que les autres[34].

Cette règle ne repose sur aucun interdit religieux à proprement parler (ce qui serait le cas si les pièces suscitées étaient inconsommables, que les parties soient retirées ou non), et sa justification est seulement financière[35]. Le nikkour n'est réalisé aujourd'hui qu'en Israël[36], du fait de l'absence de demande pour de la viande non-purgée. Cependant, le rabbin Moshe Feinstein ayant déclaré que l'oubli d'une prescription de la Torah forme une faute grave, un séminaire a été tenu aux États-Unis en 2007 en vue de réintroduire la pratique[37].

Accommodage : la cachérisation

Une pièce de viande ou de volaille[38], même rituellement abattue, comporte toujours du sang, et doit en être débarrassée avant d'être cuisinée[39]. Ce processus doit être réalisé endéans les trois jours suivant l'abattage, sans quoi le sang se fige. Il s'effectue en trois étapes :

Cette procédure est inutile si la viande est grillée sur feu nu; dans le cas des organes riches en sang, comme le foie, c'est d'ailleurs l'unique moyen de cachérisation[40]. La présence de traces infimes de sang après ces procédés est admise.

Du fait de cette extraction méthodique du sang, il est interdit de bouillir une volaille pour la plumer, car le sang se coagule. De même, il est interdit de congeler une pièce avant de la cachériser, à moins qu'elle ne soit conçue pour être grillée, car au cours de la congélation, le sang se fige.

Interdiction des mélanges

Service kasher pour les plats carnés, Jüdisches Museum (Berlin) - XVIIIe et début du XXe siècle.
Service kasher pour les plats lactés, Jüdisches Museum (Berlin) - XIXe siècle

«Tu ne feras point cuire un chevreau dans le lait de sa mère.» Cette ordonnance, brièvement évoquée à trois reprises dans la Bible[41], est l'une des plus suivies par les Juifs, y compris par ceux qui ne respectent pas strictement les autres règles.
Si les karaïtes, exégètes strictement de la Bible, se contentent de vérifier que le lait ne provient pas de la mère de la bête, et autorisent les autres mélanges, à condition que la bête soit abattue dans les rites, les Sages rabbiniques y voient une interdiction de tout mélange lacté/carné, même s'ils ne sont pas cuits ensemble, car la Torah, si elle n'avait voulu limiter ces mélanges qu'au chevreau, aurait dit guedi izzim et non simplement guedi; l'interdiction a aussi été étendue à la volaille, de crainte qu'un païen ou un Juif ignorant, voyant un Juif instruit consommer de la volaille à la crème, ne vienne à penser qu'il consomme un mélange lacté/carné[42]; il est même interdit de tirer profit de ces mélanges, en les cuisinant pour un client non-juif[43].
Certains interdisent aussi le lait et le poisson; il ne s'agit cependant pas d'un article de loi, mais d'une coutume non-universellement suivie[44].

De cette interdiction a été déduit un corpus de règles des mélanges interdits, interdisant de cuisiner ou de consommer des produits carnés (viande et dérivés) avec des produits lactés (lait et dérivés). Ainsi,

Régulations liées aux végétaux

Les prescriptions et restrictions sur les aliments d'origine végétale sont moins nombreuses que celles sur les produits animaux. Néanmoins, une diète végétarienne n'offre pas une entière garantie de cacheroute. Les plats végétaux pourraient en effet avoir été préparés avec des ustensiles ou servis dans des vaisselles impropres, et des ingrédients non-kascher pourraient y avoir été ajoutés. De plus, certains produits purement végétaux comme le pain ou le vin[47] sont soumis à des règles de cacherouth.

Les végétaux, surtout des légumes à feuille dont la laitue, les choux, le persil, etc. doivent être inspectés avant toute utilisation, pour s'assurer de l'absence d'insectes et d'autres parasites visibles à l'œil nu, qui les rendraient impurs. L'ingestion de ces parasites va à l'encontre d'entre trois et six prescriptions bibliques[48], ce qui dépasse en gravité la consommation de porc. La procédure appropriée d'inspection et de nettoyage fluctue selon le végétal et du rabbin responsable de l'inspection[49].

Pour les produits de la terre d'Israël, diverses dîmes prescrites par la Bible doivent être prélevées. En l'absence du Temple de Jérusalem, une version modifiée des dîmes, dont la teroumat hamaasser, le maasser rishon, le maasser sheni et le maasser ani, inapplicables telles quelles, est retirée du produit total de la récolte. Le produit d'une récolte non-prélevée est nommé tevel, et est interdit à la consommation. Des précautions supplémentaires doivent être prises avec le sheviit, la récolte de la terre d'Israël lors de chaque septième année, pour ne pas enfreindre les lois de l'année sabattique.

Les fruits d'un arbre planté ou replanté ne peuvent être consommés ni utilisés pendant trois ans, en vertu de l'issour orlah[50]. Certains évitent aussi de consommer des céréales la première année de la récolte (hadash ).

De nombreux restaurants et producteurs de produits végétariens acquièrent un hekhsher, certifiant que la cacherouth de leurs produits a été attestée par une organisation rabbinique, que les végétaux suspects d'infestation ont été examinés et que les démarches ont été entreprises pour que toute nourriture cuite remplisse les exigences du bishoul Israël.

Régulations liées aux jours saints

De façon générale, sauf cas d'urgence vitale absolue, les plats ne peuvent être cuisinés le Sabbath, car on enfreindrait divers interdits[51] dont celui de faire du feu. Les rabbins autorisent les diverses formes de hamin, plats ayant mijoté au cours du sabbath, car le feu a été allumé avant la tombée du soleil au vendredi soir. De même, certains plats, comme la carpe farcie, ont été élaborés pour ne pas transgresser l'interdit de séparer le grain de l'ivraie, c'est-à-dire la chair du poisson de ses arêtes.

Le Festival des Azymes, débutant avec la Pâque et durant une semaine, se définit par une restriction supplémentaire sur les aliments levés ou fermentés, collectivement nommés hametz[52]. Ce dernier doit être recherché méthodiquement et brûlé et nul Juif ne peut en posséder; la cuisine kascher lèPessa'h se prépare par conséquent exclusivement ou presque à base d'azymes (matzot). Plus il y a peu de temps, des produits de substitution non-hametz ont été mis sur le marché, en utilisant par exemple du glucose extrait de pommes de terre.
La fermentation étant reconnue comme l'une des formes d'impureté les plus absolues, les préparatifs à la fête doivent comporter une cachérisation des récipients et ustensiles généralement utilisés[53]; habituellement, les juifs pratiquants possèdent deux services (carné et lacté) réservés à ces sept jours (huit en Diaspora) en sus des services habituels[54].
Si l'interdiction ne touche à l'origine que cinq espèces de grain[55], de nombreuses variations sont apparues du fait de la dispersion des Juifs de par le monde, au sein des grandes divisions juives, séfarades, ashkénazes et mizrahim, chacune s'appuyant sur les opinions de leurs décisionnaires : c'est pourquoi les ashkénazes s'abstiennent de la consommation de légumineuses (kitniyot ) au cours de la période de la Pâque, tandis que les autres ne suivent pas ce minhag; qui plus est , chaque pays avait son propre interprète, et les restrictions alimentaires lors de la semaine pascale ne sont pas précisément les mêmes parmi les Juifs du Maroc, d'Algérie ou de Tunis; de même, certains sous-groupes ashkénazes interdisent le gebrochts (azyme trempé), alors que d'autres se sont fait une spécialité du Matze brei , nécessitant de tremper l'azyme dans de l'eau chaude ou du lait[56].

Aliments nécessitant d'être préparés par des juifs

Pour prendre leurs distances vis-à-vis des Gentils, les Sages avaient interdit d'utiliser le vin, le pain et l'huile produites par les idolâtres[57]. Selon les Tossafistes[58], ces lois avaient été mises en application avant même le temps de Shammaï et Hillel.
Selon Rachi[59], ces lois avaient pour but d'éviter la consommation de nourriture impropre par inadvertance. En effet, pour rendre grâce à la providence divine, il convient que la nourriture soit préparée dans le respect et la volonté de sanctifier YHWH et non une idole; or, aux temps talmudiques, les libations de vin étaient un geste fort courant parmi les idolâtres[60]. Cependant, selon des commentateurs ultérieurs, l'opinion de Rachi inclurait la nourriture préparée par des juifs non-observants[61].
Les Tossafistes[62] estiment quant à eux que l'objectif des Sages était d'éviter l'établissement de relations trop intimes, menant à des unions maritales mixtes, non-souhaitables. Cette interprétation a été retenue par le Taz [63], et est la plus souvent évoquée pour justifier ces pratiques au Moyen Âge et aujourd'hui, puisque les non-Juifs ne sont plus des païens.

La sévérité à l'égard des juifs non-observants (plus précisément moumarim, apostats ou renégats) demeure en vigueur dans le Choulhan Aroukh[64] mais, au vu de l'ampleur de l'assimilation des Juifs survenue au XIXe siècle, certains décisionnaires modernes, pour la majorité proches du courant sioniste religieux, ont levé cette clause[65], la non-observance des lois ne relevant plus d'un «esprit de fronde.» D'autres se sont cependant prononcé en faveur de son maintien[66].

Parmi les nourritures doivent être préparées en totalité ou en partie par des enfants d'Israël :

Les Samaritains forment un cas spécifique car, quoiqu'ils ne soient pas reconnus comme membres de l'assemblée d'Israël, le Talmud autorise la consommation de leur nourriture, sous supervision d'un Juif[73].

Le fromage, le beurre (selon certains) et de nombreux produits laitiers (hébreu : ??? ?????, halav Israël , lait d'[un enfant d']Israël) [74] doivent aussi être supervisés par un Juif, mais pour les seules raisons de cacheroute évoquées par Rachi et non de séparation sociale. L'interdiction du fromage est due à la double précaution de faire ajouter par un Juif au lait kascher de la présure d'origine animale (extraite de l'estomac des ruminants) dont il est établi qu'elle provient d'animaux kascher; aujourd'hui, la présure kascher est obtenue par reconstitution de conditions dans lesquelles des micro-organismes obtenus par transgenèse peuvent synthétiser une enzyme possédant des propriétés similiaires à la rennine animale[75].

Attestation et label de cacherouth

Article détaillé : Hekhsher.
Le sigle OU, sur un paquet de crème à café

Les produits manufacturés ne peuvent être mis en commerce que s'ils ont été certifiés kascher.
Aux États-Unis, les associations religieuses ont créé des labels (le sigle de l'Orthodox Union, un U entouré d'un cercle, est le plus courant, mais il en existe plusieurs dizaines) pour garantir le contrôle. Tous ne sont cependant pas de fiabilité équivalente. Dans certains états à forte population juive, le label kosher est devenu une marque déposée.
En France, le Consistoire, l'autorité juive créée par Napoléon Ier et reconnue par le Ministère de l'intérieur, publie chaque année une liste de produits contrôlés et appose son label, le KBDP (kascher [certifié par le] Beth Din de Paris), dans les magasins et commerces sous sa surveillance[76].
En Israël, la mention «kascher» est apposée sur les produits contrôlés par les autorités rabbiniques reconnues.

Il n'est pas suffisant de lire la liste des ingrédients, car énormément de facteurs ne sont pas pris en compte, dont les graisses utilisées pour lubrifier les poëles (qui peuvent être dérivées du lard), les additifs alimentaires (les «arômes naturels» sont fréquemment dérivés d'animaux ou de substances impurs) etc. De plus, des produits kascher peuvent cesser de l'être sans que cela ne soit indiqué, par exemple en introduisant du suif dans le procédé de fabrication.

C'est pourquoi des assemblées juives compétentes soumettent les produits conçus pour leur consommation à des principes que le vocabulaire actuel appelle «principe de précaution» et «traçabilité» : tout produit qui n'est pas explicitement contrôlé pendant toutes ses phases de production est refusé.
Réciproquement, les producteurs de nourritures et additifs alimentaires souhaitant s'ouvrir à ces marchés contactent ces autorités juives pour que leurs produits soient certifiés kascher : un comité visite leurs installations afin d'inspecter les méthodes de production et les contenus, avant de délivrer un certificat de conformité aux lois sur la consommation. Une supervision constante est fréquemment requise, donnant la possibilité en outre d'éviter les incidents liés aux changements de méthode ou de contenu.
De tels changements sont fréquemment coordonnés avec le rabbin ou l'organisme de supervision pour s'assurer que le nouvel emballage n'indiquera aucun hekhsher ou autre indice de cacheroute en cas de cessation de conformité. Cependant, comme on ne peut exclure qu'un stock de labels préexistant au changement soit écoulé, des organismes au sein de la communauté juive éditent des journaux et périodiques afin d'identifier les produits devenus questionnables à partir d'une certaine date, et ceux devenus kascher quoique dépourvus de hekhsher.

Cette insistance de juifs pratiquants à n'acheter que des produits attestés, mais aussi le degré d'exigence de qualité ont donné naissance à la légende urbaine de la taxe juive. Cependant, le surcoût généré par le hekhsher est minime et facilement compensé[77].

Cacherouth, végétarisme et végétalisme

Les végétaux kascher étant neutres (pareve), car ne contenant ni viande ni lait, les végétariens et végétaliens considèrent fréquemment, à tort, les produits pareve et kascher comme synonymes de végétaux. Cette équation souffre de nombreuses exceptions :

Attestations pour lieux de restauration

Un Mac Donald's kascher à Beit Shean

Les hekhsherim destinés aux restaurants doivent prendre en compte des critères supplémentaires :

Observance de la cacherouth

Chez les Juifs

Le respect et le maintien de la cacheroute firent longtemps partie intégrante de la vie quotidienne des Juifs pendant plus de 1 500 ans, quel que soit leur lieu de résidence. La Bible[78] et l'archéologie[79] laissent entendre que certaines de ses règles étaient observées longtemps avant l'époque supposée de la révélation au Sinaï. De nombreux plats, reconnus comme «typiquement juifs, » étaient le reflet de son influence. Outre le guefilte fish, présentant l'avantage de ne pas enfreindre le chabbat, les Juifs étaient friands de poisson et de volaille, car ils ne nécessitaient pas la compétence d'un shohet pour être abattus (La consommation de volailles implique aussi l'expertise d'un chohét. Cependant, il est vrai que la shéhita de volailles est moins complexe que celle de bovins qui implique, elle , plusieurs verifications (poumons etc.. ). Cela permettait à une majorité de juifs connaissant, pour la majorité, les règles de base de la chéhita de la faire eux mêmes. Mais aujourd'hui où la majorité des juifs ne sait pas faire la chéhita, la consommation de volailles implique nécessairement la présence d'un shohet certifié. ). Une divergence sur un point de cacheroute, la consommation ou non de hamin (plat mijoté au cours de la nuit, cholent pour les ashkénazes, dafina pour les séfarades) à chabbat, était reconnue comme l'un des signes les plus fiables pour identifier un adhérent au karaïsme, car ces scripturalistes de la Bible réfutaient l'interprétation rabbinique de laisser un feu allumé au cours du chabbat, et estimaient que seuls les aliments ne nécessitant pas de feu, c'est-à-dire des plats froids, étaient autorisés.
D'autre part, certains préceptes, dont l'abstention de porc et de mélanges interdits, avaient un impact si profond sur le comportement alimentaire des Juifs, pratiquants ou non, que ce dernier en formait un signe différentif : des communautés néenmoins isolées comme les Juifs de la communauté historique de Kaïfeng étaient connus des Chinois comme les Tiao (ou "Diao") jin jiao (???, approximativement «les sectaires qui retirent le tendon[80]»).
L'abstention de porc fut reconnue surtout comme un signe majeur de «judaïsation, » et mentionnée au cours des siècles par divers sources, dont les Satires de Juvénal, les annales de l'Inquisition espagnole, ou le dictionnaire de l'Académie Française. Elle est reconnue à l'époque de la révolte hasmonéenne comme un cas recevable de yehareg vèlo yaavor (mourir plutôt qu'enfreindre) [81] ; cependant les rabbins ne l'inclurent pas dans cette modalité[82], considérant au contraire que l'observance de la cacheroute ne peut avoir priorité sur la préservation de la vie[83].

Au XVIIe siècle, Sabbataï Tsevi, l'un des plus célèbres prétendants juifs à la messianité, souhaita abolir une partie de ces règles, comme la consommation de la graisse. Ses mesures ne connurent cependant qu'un impact limité au cercle de ses partisans[84].

Plus significative fut la remise en question de l'observance inconditionnelle de la cacheroute, mais aussi de nombreux principes et pratiques, en Europe occidentale lors de la réforme du judaïsme. Cependant, si les premiers décisionnaires réformés, dont Abraham Geiger, souhaitaient son abolition totale, n'y voyant qu'un archaïsme empêchant l'intégration des juifs dans la société générale, certains mouvements réformés actuels, mais aussi le judaïsme reconstructionniste, encouragent à perpétuer au moins certaines règles, quoiqu'ils n'en imposent aucune.

Fichier :Image Katzs Deli on Sunday. jpg
Le Katz's Deli, un haut-lieu de la cuisine juive new-yorkaise, kosher styl'objectif not kosher

Le mouvement conservative, dont la vision se veut centriste entre orthodoxes et réformés, promulgue le respect de la cacheroute, avec cependant certains aménagements, parmi lesquels :

Actuellement, la cacherouth n'est rigoureusement observée que par les juifs orthodoxes et haredim, estimés à 30% de la population juive totale[88].
Plus nombreux sont les Juifs, réformés et reconstructionnistes y compris, qui ne répondent pas aux exigences complètes de la cacherouth mais maintiennent un certain sous-ensemble des lois, le plus fréquemment celles de l'interdit du porc et des mélanges, sans se soucier de la présence d'un hekhsher sur les emballages ou dans les restaurants. Aux États-Unis, de nombreux restaurants et delicatessen cuisinent des plats habituellement consommés par les juifs, et répondant par conséquent à certains critères de la cacherouth, dont l'éviction des animaux impurs et des mélanges interdits; cependant, ils travaillent sans supervision rabbinique, et ne sont pas kascher quoiqu'ils se dénomment kosher style[88].

Réciproquement, si l'observance, complète ou relative, de la cacheroute fut un ciment national, la transgression flagrante de ces observances, contrainte comme ce fut probablement le cas des Xuetes [89], assumée comme ce fut surtout le cas de nombreux Juifs assimilés[90], [91], ou alors fièrement affirmée, comme ce fut le cas des kibboutznikim des débuts d'Israël[92], fait partie des symboles les plus criants de la rupture vis-à-vis de la tradition judaïque, d'ailleurs choisi par l'auteur de Pork and Milk, un documentaire réalisé en 2006 sur le retour au profane.

Évolution des pratiques chez les chrétiens

Du fait de leur origine juive, les chrétiens ont dès l'origine été confrontés à la question de la cacherouth.

Paul de Tarse semble avoir été partisan particulièrement tôt d'un abandon de la cacherouth, pratique par trop juive, pour faciliter l'expansion de la nouvelle religion chez les païens, ce qui aurait été entériné par Pierre et Jacques lors du concile de Jérusalem : «Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant : Si vous n'êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion. [... ] Tandis quelques-uns [... ], se levèrent, en disant qu'il fallait circoncire les païens et exiger l'observation de la loi de Moïse. [... ] Une grande discussion s'étant engagée, Pierre se leva, et leur dit : [... ] pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter ? [... ] Quand ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : [... ] je suis d'avis qu'on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais qu'on leur écrive de s'abstenir des souillures des idoles, de l'impudicité, des animaux étouffés et du sang[93]». Ces interdictions seraient un rappel des lois noahides [94] : «vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang» [95]. L'interdiction des animaux étouffés va dans le même sens que l'interdiction du sang : un animal étouffé (non égorgé) reste remplis de son sang, et la consommation du sang est un interdit important du lévitique.

De fait, les courants majoritaires du christianisme ont reconnu rapidement qu'ils représentaient une «nouvelle alliance», laquelle dépassait et rendait inutile les prescriptions de l'ancienne alliance, passée avec le peuple d'Israël. La conversion au judaïsme, et par conséquent le respect des interdits du lévitique, mais aussi leurs interprétations rabbiniques (lesquels forment la cacheroute au sens stricte) ont été reconnus comme inutiles. Même le «compromis» institué par les actes des Apôtres (l'interdiction du sang) est tombé en désuétude.

A l'inverse, certains courants sont restés longtemps particulièrement attachés à la pratique de la cacheroute, comme les Judéo-nazaréens[96] ou les ébionites, actuellement disparus, et qui en avait leur propre version, refusant la consommation de viande[97].

Avec la réforme protestante, au XVIe siècle, le respect strict du texte biblique a de nouveau été mise en avant. Les protestants ont par exemple favorisé la version hébraïque de la Bible (le tanakh), au détriment de la vulgate des catholiques. Globalement, les protestants sont cependant restés fidèles à la vision de la «nouvelle alliance» rendant caduc les prescriptions alimentaires du lévitique et des actes des Apôtres, mais quelques courants particulièrement minoritaires ont cependant décidé d'y revenir. Si la cacheroute elle-même (prescription du lévitique plus règles rabbiniques) n'est pas pratiquée chez les chrétiens, les règles du lévitique, ou au moins inspirées de celles-ci, sont redevenues pratiquées par certains.

Au XXIe siècle, les courants chrétiens suivant au moins certaines des règles du lévitique se répartissent entre des courants remontant aux premiers temps de l'église, et qui ne les ont jamais abandonnés, et quelques courants issus du protestantisme qui y sont redevenus fidèles.

On trouve dans le premier groupe l'Église éthiopienne orthodoxe. Celle-ci interdit la consommation de porc, et encourage la circoncision.

Dans le second groupe, on trouve les mouvements protestants souhaitant respecter le lettre de la Torah. Ils ne retiennent cependant pas les modalités d'application de la cacheroute, comme l'abstention de mélanges, estimant qu'il s'agit d'innovations rabbiniques ultérieures non prescrites par le lévitique[98]. L'Église Adventiste du Septième Jour, de son coté, condamne la consommation de viande de porc et conseille même le végétarisme, mais sans l'imposer[99]. Les Témoins de Jéhovah reprennent l'interdiction du sang, en l'appliquant non seulement à sa consommation, ainsi qu'aux transfusions sanguines.

Quelques groupes judéo-chrétiens respectent la totalité de la cacherouth. Il s'agit de certains sous-ensembles (mais pas nécessairement tous) dit du Judaïsme messianique, une nébuleuse de courants principalement nord-américains qui entendent se définir comme à la fois pleinement Juifs et pleinement chrétiens, Jésus étant ici vu comme le messie annoncé par le Judaïsme, et toute référence à la théologie de la «nouvelle alliance» étant clairement écartée.

Pratiques dans les autres religions admettant la Torah

Les musulmans observent un code d'alimentation et d'abattage ressemblant de la cacheroute. Le halal et la dhabiha sont les pendants exacts de la cacheroute et de la shehita.

Les rastafariens ont adopté un code alimentaire inspiré de la Torah, l'Ital et possédant quelques interdits communs à la cacheroute, dont celui de la consommation de sang. Cependant, les ressemblances sont peu nombreuses, et l'Ital prône davantage le végétarisme ou alors le végétalisme[100]. On trouve des règles identiques chez les African Hebrew Isrælites of Jerusalem, un groupe religieux africain-américain.

Cacheroute et société

Abattage et respect des animaux

Article détaillé : Shehita.

Selon le Talmud, la cacherouth représente un progrès en la matière, en prohibant la consommation du membre d'un animal toujours vivant (ever min ha'haï), fréquente parmi les peuples environnants[101]. Pratiquée au nom du principe de tsa'ar ba'alei'hayim (compassion envers les animaux) [101], la shehita a pour but d'entraîner le moins de souffrance envisageable ; correctement réalisée, elle supprime instantanément le flux sanguin cérébral de la bête, lui évitant habituellement toute souffrance[102].
Cependant, elle peut être perçue comme une pratique cruelle, contraire aux normes éthiques, du fait de son refus de pratiquer l'étourdissement pre-mortem (réalisé jadis au moyen d'un coup de masse sur la tête, et aujourd'hui d'une balle dans la tête) car l'animal serait rendu taref par ces méthodes, et a été par conséquent l'objet de luttes juridiques et de campagnes. Interdite dans certains pays européens, elle est autorisée dans d'autres au nom de la tolérance religieuse.

Certaines campagnes réclament l'abolition de tout abattage rituel[103], d'autres de rendre les méthodes plus «humaines.» Elles ne manquent pas de provoquer les réactions des communautés juives (et musulmanes) locales, qui y voient une attaque une attaque antisémite et islamophobe à peine voilée. Ce caractère antisémite a été souligné dans certains, mais non l'ensemble des cas, et des groupes connus pour leur antisémitisme ont soutenu certaines de ses campagnes.

La cacheroute en Europe

Pour que sa viande soit cacher, l'animal doit être abattu sans étourdissement préalable. Or, cet étourdissement est obligatoire dans l'union européenne pour diminuer la souffrance de l'animal. La viande casher est par conséquent, a priori, interdite par la législation européenne. Cependant, dans un souci de tolérance vis-à-vis des groupes religieux, certains pays ont mis en place un régime de dérogation pour ce qu'ils nomment l'abattage rituel : Directive 93/119/CE de la Communauté Européenne. Dans la pratique, la situation est différente suivant les pays et évolue dans le temps. La Norvège (depuis 1930), la Suède (depuis 1938), l'Islande, la Suisse (depuis 1893), la Grèce, le Luxembourg et six provinces d'Autriche n'autorisent aucune dérogation. La viande casher est par conséquent interdite ; par contre, il est fréquemment permis d'en importer. Le cas de la Suisse est toujours plus compliqué car l'importation est uniquement autorisée pour la communauté israélite (la viande vient exclusivement de Besançon en France voisine [1]). En Allemagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, et au Danemark, on observe une remise en cause de ces exemptions. En France[104] et en Belgique, les associations de protection animale comme l'OABA tentent de sensibiliser l'opinion mais sans succès jusqu'ici. En Espagne, Irlande, Italie, il y a une dérogation sans débat public. [105]

Si l'interdiction totale de la viande casher en Europe n'est pas d'actualité, il pourrait par contre se produire à moyen terme une forte augmentation des prix freinant cette consommation. En effet, suite à la recrudescence des épidémies concernant le bétail européen ces dernières années, les associations de consommateurs exigent de plus en plus de traçabilité sur l'ensemble des viandes. Elles insistent ainsi, surtout, sur le fait de voir apparaître en toutes lettres sur l'étiquette selon quel rite l'animal a été abattu[106]. Or, aujourd'hui, compte tenu de l'interdiction religieuse de consommer l'arrière du bœuf (voir plus haut), la moitié de la viande casher est reconnue comme impropre à la consommation de la communauté israélite et est revendu, de façon anonyme, dans la filière classique.

Dans un rapport rédigé par le COPERCI (COmité PERmanent de Coordination des Inspections : Inspection générale de l'Administration, Inspection générale de l'Agriculture, Conseil général vétérinaire) remis en septembre 2005 à Messieurs les ministres de l'Intérieur et de l'Agriculture, il est précisé qu'une part “non négligeable de la viande abattue rituellement est commercialisée dans le circuit classique, sans mention spécifique”. [107] Ces parties étant les plus tendres et les plus onéreuses du bœuf, leur coût est prépondérant dans le coût de la viande casher. Si, une fois ces consommateurs informés, certains boudaient cette viande, son prix chuterait et le prix de la viande casher augmenterait mécaniquement[107]. C'est pourquoi les abattoirs israélites refusent avec force la mise en place d'un tel dispositif de traçabilité. [108]

La cacherouth aux États-unis

Taux de respect de la cacherouth par la communauté juive américaine

Le judaisme orthodoxe, 22% des 4.3 millions de juifs américains, et le judaisme conservateur, 33%, tiennent à ce que les juifs suivent les lois de la cacherouth car c'est , pour eux, une obligation religieuse. Le judaisme réformé, 38 %, et le judaisme reconstructioniste, 2 %, pensent que ses lois n'ont plus à être appliquées. Historiquement, le judaïsme réformé, le mouvement principal avec 1, 1 million de membres, s'est activement opposé à la cacheroute comme archaïsme empêchant l'intégration des juifs dans la société générale. Plus il y a peu de temps, quelques parties des réformés ont commencé à explorer l'option d'une approche plus respectant les traditions. Cette faction, nommé «tradition-penchement» est d'accord avec les réformés qui pensent que les règles de la cacheroute ne sont pas obligatoires, mais croit que les juifs devraient envisager de les maintenir parce que c'est une bonne manière pour renforcer la sainteté de leur vie. Ainsi, des juifs sont encouragés à envisager d'adopter une partie ou l'ensemble des règles de la cacheroute à titre volontaire. Le mouvement des Reconstructionistes préconise que ses membres acceptent certaines des règles de la cacherouth, mais de le faire sur un mode non contraignant ; leur position sur la cacherouth est semblable à l'aile «tradition-penchement» de la réforme. Énormément de juifs qui ne répondent pas aux exigences complètes de la cacherouth néanmoins maintiennent un certain sous-ensemble des lois ; par exemple, évitent le porc, les mollusques et crustacés. Énormément de juifs éviteront de même la consommation de lait avec un plat de viande. De même, énormément gardent un degré de cacherouth à la maison tout en n'ayant aucun problème pour manger dans un restaurant non-casher, ou ne suivront pas les regles de la cacheroute en mangeant dehors tandis qu'ils les suivent à la maison.

Cacheroute et droits des animaux

L'abattage rituel n'est pas soumis aujourd'hui à des limitations aux États-unis comparable à l'Europe. Cependant des associations de défense des animaux menent régulièrement un combat contre cet abattage. voir l'article détaillé Abattage rituel : aspect légal

La cacherouth en Israël

Un Mac Do casher en israël

Cacherouth et conditions de travail

Lutte contre les abus du terme

La cacherouth était, jusqu'à la réforme du judaïsme survenue au XIXe siècle, universellement observée parmi les Juifs, au point de se confondre avec leur traditions culinaires. Cependant, cuisiner «à la juive» est insuffisant pour décréter qu'un plat ou aliment est kascher : les «pickles kascher» des échoppes new-yorkaises sont rarement en conformité avec les lois de la cacheroute, pouvant par exemple avoir été préparés avec des ustensiles impropres à l'usage; leur nom veut dire simplement que de l'ail a été généreusement ajouté à la saumure dans laquelle ils ont baigné[109], [110].

Tentatives d'explication de la cacherouth

La Torah ne présente guère d'explication de ses lois alimentaires. A ce titre, des auteurs, religieux ou laïques, ont présenté de nombreuses tentatives d'explications, aucune n'ayant jamais réunis un consensus autour d'elle, faute de données factuelles inévitables.

Une tradition religieuse inexpliquée

Les lois alimentaires tiennent une place prépondérante dans la Torah, dès ses premières prescriptions[111], mais si la Torah décrète, elle ne présente quasiment aucune justification à ses nombreuses ordonnances, à l'exception du caractère vital du sang[26], du souvenir de lutte de Jacob avec l'ange[22] et de la sainteté[112].

La littérature prophétique n'en apporte pas davantage, quoiqu'elle juge sévèrement ceux qui ne la suivent pas[113].

La littérature tannaïtique s'appuie sur son caractère inexpliqué pour conclure à l'inspiration divine de la Torah, rédigée aussi quoiqu'orale[114], et les philosophes juifs classifient la législation relative à la cacheroute parmi les houqim, prescriptions pour lesquels on ne connaît pas d'explication rationnelle[115], et pour lesquelles certains, comme Abraham ibn Ezra, jugent futiles toute recherche d'une raison spécifique[116].

Les juifs observant la cacherouth considèrent qu'elle doit être suivie du fait de son caractère biblique, indépendamment de son explication[117]. Cependant, de nombreux penseurs, Moïse Maïmonide en tête, estiment licite de tenter de l'explorer et d'essayer de la comprendre[118]. Plusieurs explications ont été proposées, quelquefois par un même penseur, sans qu'aucune n'ait fait consensus jusqu'désormais.

Un rituel symbolique

L'école judéo-alexandrine, dont Philon d'Alexandrie fait partie des représentants, ébauche aux premiers siècles de l'ère commune une rencontre entre judaïsme et philosophie. Celle-ci, à but partiellement apologétique, présente le judaïsme comme une forme de philosophie avant la lettre, et la cacherouth comme un ensemble de lois symboliques. Cette approche, apparaissant aussi dans les rédigés des premiers Pères de l'Église, rencontra peu de succès, quoique le concept que se font les Juifs du porc comme spécifiquement impur comporte probablement une part de symbolisme. L'approche symbolique fut aussi choisie par l'un des fondateurs du judaïsme orthodoxe moderne, le rabbin Samson Raphaël Hirsch dans son'Horeb.

Les animaux kascher représentent la vertu, alors que les autres incarnent le vice[119]. La prohibition du mélange de la viande et du lait représente une séparation symbolique entre la mort et la vie, respectivement. L'aspect de mansuétude de cette prescription[120] peut aussi être reconnu comme symbolique, car ni le jeune animal ni sa mère n'auraient compris la cruauté de l'acte et n'en auraient conçu de souffrance supplémentaire. De même, la prohibition des animaux carnivores, des animaux malades ou décédés pourraient en partie s'expliquer par leur caractère symbolique perçu[121].

Une pratique d'hygiène

Afin d'expliquer la cacherouth dans la tradition juive, «les voix n'ont pas manqué qui attribuèrent à cette prohibition des raisons sanitaires, sans vouloir pour tout autant les considérer comme seules valables[122].» Ces voix sont fréquemment celles de sages exerçant la médecine, à commencer par Moïse Maïmonide, dont l'exemple est plus ou moins suivi par Nahmanide et Gersonide[116]. A titre d'exemple, Maïmonide déclare que «le sang et la bête morte [... ] forment une mauvaise nourriture, [... ] les graisses des entrailles sont trop nourrissantes, nuisent à la digestion et produisent du sang froid et épais; [quant aux mélanges carnés et lactés, ] c'est là une nourriture particulièrement épaisse qui produit une surabondance [de sang][123].» C'est aussi pour cette raison que certains interdisent les mélanges de lait et de poisson[44], et c'est aussi à elle que des apologues de la prescience biblique font recours pour justifier les aspects inexpliqués de la loi mosaïque et de ses élaborations rabbiniques en s'appuyant sur les découvertes de la science moderne. A titre d'exemple,

Cependant, l'idée n'était pas universellement admise, et ces aspects sont reconnus comme une conséquence inattendue et non la cause de la cacherouth[115]. Cette hypothèse est insuffisante pour expliquer d'autres aspects de la cacheroute, dont la orlah. D'autre part, il ne figure aucune liste de végétaux permis et interdits, tandis que de nombreuses plantes, y compris au Moyen Orient, sont vénéneuses ou nocives pour l'homme. De même, Isaac Abravanel objecte que de nombreux plats malsains ne sont pas proscrits par la Torah, et qu'il n'est pas établi que les non-juifs se portent moins quoique les juifs[128].

Une mesure de sanctification morale

Selon Moïse Maïmonide, l'objectif véritable de la cacheroute est l'élévation de l'individu via la maîtrise de ses instincts et désirs[115][117]. La shehita, abattage rituel de bêtes soigneusement choisies, se substitue à la chasse, premier expédient naturel contre la faim, se doublant d'une soif de sang et résultant en un mode d'alimentation indiscriminé. La prohibition de manger des fruits d'un arbre lors des trois premières années suivant sa plantation permet d'apprécier sur une longue période les bienfaits prodigués et d'en jouir avec respect plutôt que de la manière rapide et irréfléchie qu'entrainerait leur consommation immédiate. La dîme, hormis son aspect de justice sociale, a pour but, mais aussi le rappelle la Torah, de rappeler que la fortune matérielle n'est pas le fruit du seul effort mais également de la providence divine, à laquelle il est juste de rendre son dû.

Le Rav Kook explique aussi l'interdit de la cuisson du chevreau dans le lait de sa mère comme un acte de mansuétude envers les bêtes, en s'abstenant de faire cuire la victime d'un assassinat, fût-il saint, dans le fruit d'un vol[120].

Selon la doctrine hassidique, d'inspiration kabbalistique, la sanctification de l'acte de manger (en le réalisant avec une intention appropriée — se fortifier pour mieux suivre les lois de la Torah) est indispensable pour libérer les «étincelles de sainteté, » incluses dans l'ensemble des objets[129]. Ces «étincelles» sont en réalité des voies de communication avec le divin, et leur «activation» permet d'amener la Présence divine dans le monde physique[130]. Cependant, les étincelles ne peuvent être libérées de la matière constituant l'ensemble des animaux[131], raison pour laquelle des «signes» ont été donnés dans la Torah pour les identifier[132].
Les sabots fendus symbolisent un ancrage incomplet dans le monde matériel, et par conséquent une voie plus facile vers le spirituel; la rumination de nourriture (la nourriture symbolise la Torah, et la sainteté généralement), c'est-à-dire la double mastication symbolise la faculté de pénétrer plus profondément dans des concepts saints ou dans la sainteté, ce qui s'accorde bien avec l'obligation de séparer les étincelles de leur matière.
Ces signes ne sont cependant que des signes, et ne rendent pas l'animal kascher par leur présence : un chameau qui serait né avec les sabots complètement fendus ne deviendrait pas pur pour tout autant.

Une mesure de sanctification ethnique

Le concept de sanctification, dans son acceptation étymologique de «distinction» ou «séparation, » a aussi fait l'objet d'investigations académiques.

L'anthropologiste de la culture Mary Douglas a rédigé dans son Purity and Danger comment les Israélites pourraient avoir utilisé l'idée de la distinction (ici par les lois alimentaires) comme une façon de créer la sainteté[133].

Gordon Wenham, théologien chrétien, pense que les lois rappelaient à Israël quelle sorte de comportement était attendu d'elle, qu'elle avait choisi d'être sainte dans un monde impur[134], c'est-à-dire différente et ne devant sous aucun prétexte se mêler à l'impureté : tout comme les décrets rabbiniques, les prescriptions bibliques avaient pour effet de diminuer l'assimilation culturelle et les mariages mixtes avec les peuplades environnantes, renforçant le sentiment d'une identité juive propre.
La circoncision aussi leur était assez propre (mais d'autres peuples la pratiquait, comme les égyptiens), et en particulier, elle était de l'ordre du privé, tandis que les lois alimentaires étaient une pratique visible publiquement. Leur observance était un par conséquent signe de distinction, et contribuait à renforcer l'attachement des Israélites puis des Juifs à leur «statut spécial[135]

C'est aussi à cette conclusion que parviennent (avec une certaine prudence) Israël Finkelstein, archéologue, et Neil Asher Silberman, historien, en interprétant les résultats des fouilles archéologiques menées en terre d'Israël. Dans une couche datée entre les XII et XI siècles avant l'ère commune, on a retrouvé, dans les hautes-terres de l'est de Canaan (c'est-à-dire dans l'actuelle Cisjordanie), ce que les auteurs de La Bible dévoilée pensent être les premiers établissements israélites dans la région. Ces hameaux se distinguent des villages avoisinants par l'absence d'os de porc.

«Tandis que les premiers Israélites ne mangeaient pas de porc, les Philistins, par contre, en consommaient ; il en est de même des Ammonites et des Moabites établis à l'est du Jourdain, si on en croit les données rudimentaires dont nous disposons. L'absence de consommation de porc ne s'explique pas uniquement par des raisons environnementales ou économiques. Elle reste en fait l'unique indice que nous possédions d'une identité précise, partagée par la totalité des villageois [des hautes-terres... ]. Peut-être les proto-Israélites ont-ils cessé de manger du porc seulement parce que les peuplades qui les environnaient - leurs adversaires - en consommaient, et qu'ils commençaient à se vouloir différents d'eux. Des pratiques culinaires ou des coutumes diététiques spécifiques sont deux des moyens qui permettent de dresser des frontières ethniques. Le monothéisme, mais aussi les traditions sur l'exode et sur l'alliance n'ont fait leur apparition, semble t'il, que énormément plus tard. Donc, un demi-millénaire avant la composition des textes bibliques, qui présentent les détails des règlements diététiques, les Israélites avaient décidé - pour des raisons qui demeurent obscures - de ne plus manger de porc. Quand les Juifs contemporains observent cette interdiction, ils ne font que perpétuer la plus ancienne pratique culturelle du peuple d'Israël attestée par l'archéologie[136]

Une sauvegarde socio-économique

Marvin Harris[137], anthropologue, a suggéré des raisons économiques à la cacheroute, ainsi qu'à l'interdit sur le porc surtout. En effet, dans un pays aride comme la terre d'Israël, où le porc ne peut fourrager dans des forêts inexistantes, il ne peut être nourri qu'avec des céréales, dont ont aussi besoin les hommes. Lors des années de disette, un conflit se serait élevé entre les éleveurs de porc et les affamés. D'autre part, le porc est trop riche en graisse pour être conservé par salaison, ce qui est , selon Harris, le cas de nombreuses autres nourritures interdites.

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

  1. Le mot est prononcé différemment par les Juifs originaires d'Europe centrale (Ashkénaze) ou du Bassin méditerranéenn (Séfarade) d'où les translittérations les plus courantes «kosher» ou «kasher» dans les pays anglo-saxons et «kacher» ou «cachère» dans les pays francophones.
    Le Petit Larousse propose les orthographes «kasher», «casher» ou «cacher» et présente ces adjectifs comme invariables.
    La dernière édition du Dictionnaire de l'Académie semble privilégier l'orthographe «Kacher» et précise : «On rédigé aussi Kasher et , moins fréquemment, Cacher». Le TLFI quant à lui propose les orthographes «casher», «cawcher» et «câchère». Le dictionnaire Antidote propose «cascher», «cawcher», «cachère», «kasher», «casher» ou «kascher» mais semble privilégier «kascher». Enfin, les rectifications de 1990 recommandent les orthographes «kascher» et «cascher».
  2. http ://www. yeshiva. org. il/ask/eng/?cat=370 responsa sur yeshiva. org
  3. Esther 8 :5
  4. Guittin 2 :1; Para 5 :4
  5. T. B. Rosh Hashana 3a
  6. Article koshèr des Joies du Yiddish, pp. 216-219, édition française 1994 (traduction par Victor Kuperminc), éditions Calmann-Lévy, ISBN 2-7021-2262-0
  7. Définition de la Britannica Online Encyclopedia
  8. «nous savons tous que, si une seule lettre de tout le rouleau de la Torah est quelque peu abîmée, alors tout le rouleau lui-même est nul, passoul [... ]» - Réussir toute l'année
  9. Paroles d'initiation au festin du futur de Claude Vigée
  10. Choulhan Aroukh Yore Dea 81 :1; voir aussi T. B. Bekhorot 5b & 7a-b
  11. Deutéronome 14 :8 ; Choulhan Aroukh, Yore Dea 79.
  12. Choulhan Aroukh, Yore Dea 82 :1-5
  13. (en) Rachi sur Lévitique 11
  14. Choulhan Aroukh, Yore Dea 85
  15. Lévitique 11 :9-12, Deutéronome 14 :9-10.
  16. Choulhan Aroukh, Yore Dea 83 & 84.
  17. Lévitique 22 :24.
  18. Responsa 12164 et 29285 de cheela. org.
  19. Lévitique 12 :21
  20. Choulhan Aroukh, Yore Dea 1-65
  21. Lévitique 3 :17.
  22. Genèse 32 :32. A noter que la numérotation des Bibles juives et chrétienne change : Genèse 32 :32 de la bible chrétienne est Genèse 32 :33 de la Bible hébraïque. La numérotation donnée ici est celle de la Bible chrétienne, cible du lien.
  23. Lévitique 17 :10
  24. Genèse 9 :4.
  25. Genèse 37 :26
  26. Genèse 9 :5 ; Lévitique 17 :11.
  27. Lévitique 3 :17 ; Deutéronome 12 à 16
  28. Lévitique 2 :13.
  29. cf. Exode 22 :30
  30. Taref - pas casher
  31. T. B. 'Houllin 60b
  32. L'abattage rituel et le droit suisse
  33. Bons morceaux du bœuf
  34. Débat sur l'abattage rituel
  35. responsum 25865 de cheela. org
  36. Site du MK Va'ad Hair
  37. Getting the Knack of Nikkur
  38. Ces régulations ne concernent pas les poissons
  39. Lévitique 7 :26-27
  40. Choulhan Aroukh, Yore Dea 66-78
  41. Exode 23 :19, 34 :26 et Deutéronome 14 :21
  42. T. B. 'Houllin 113b
  43. T. B. 'Houllin 115b
  44. Le Bet Yossef sur le Tour Yore Dea 87 l'interdit, mais le Shach et le Taz pensent qu'il s'agit d'une erreur de copiste, l'opinion n'apparaissant pas dans le Choulhan Aroukh, rédigé par le même auteur. Cependant, le Levoush et d'autres l'interdisent -- voir Ask Moses. com.
  45. Choulhan Aroukh, Yore Dea 89 :2
  46. Yore Dea 98 :1, 6, 9
  47. Jattitude. net
  48. Moïse Maïmonide, Mishneh Torah, Maakhalot Assourot, 2 :23-24
  49. (en) Keeping veggies free of bugs
  50. Lévitique 19 :23
  51. Choulhan Aroukh, Orah Hayim 318 :1
  52. Exode 12 :15 & 13 :3.
  53. Choulkhan Aroukh, Orah Hayim 431-452
  54. Memorandum du Grand Rabbinat de la Communauté Israélite Orthodoxe de Paris à l'approche de Pessa'h
  55. T. B. Pessahim 35a
  56. Explication du gebrochts
  57. Mishna Avoda Zara 2 :6
  58. Tossefot sur T. B. Avoda Zara 37b
  59. Rachi sur T. B. Avoda Zara 38a
  60. responsum 16120 de cheela
  61. Pis'hei Teshouva sur Choulhan Aroukh Yore Dea 113 :7; Minhas Yitzchok, Vol. 3, responsum 73; Kaf HaHayim sur Yore Dea 113 :1; Yabia Omer. Vol. 5, responsum 10; Tzitz Eliezer, Vol. 9, responsum 41
  62. Tossefot sur T. B. Avoda Zara 38a
  63. Le Taz sur Yore Dea 113 :7
  64. Yore Dea 124 :8
  65. Entre autres Binyan Tsion Hahadashot 23; Ahiezer 4, 37. Yahel Isræl 1 :20
  66. Par exemple Min'hat Eliezer 1 :74
  67. Choulhan Aroukh, Yore Dea 113 :5-6
  68. Alliance Cachrout et vin : «Si la femme de ménage qui est employée chez nous est non-juive, ce qui fréquemment le cas, et qu'elle reste seule à la maison où elle peut avoir accès à du vin non cacquis, il faudra par précaution mettre la bouteille dans un lieu fermant à clé sans quoi ce dernier pourrait ensuite devenir non cacher.»
  69. Aliments et vin non cacher
  70. responsum 1987 de cheela
  71. Choulhan Aroukh, Yore Dea 114
  72. Choulkhan Arouh, Yore Dea 112, Ora'h Hayim 603 - voir aussi le commentaire du Rav Soloveitchik
  73. T. B. 'Houllin 3b, Yer. Orlah 2 :7, Yer. Avoda Zara 5 :4
  74. Choulhan Aroukh, Yore Dea 115; en ce qui concerne le lait, de nombreux décisionnaires du XXe siècle, dont le Rav Moshe Feinstein (Iggerot Moshe sur Yore Dea 1 :47), jugent qu'une supervision gouvernementale stricte prévient toute adjonction de lait non-kascher, ce qui rend la supervision superflue - voir aussi l'opinion du Rav Joseph Soloveitchik
  75. Cholov Yisrœl
  76. Site du Consistoire de Paris
  77. (en) Jan Harold Brunvand, Encyclopedia of urban legends, juin 2001, réimprimé en novembre 2002; éd. W. Norton & Co; ISBN 0-393-32358-7; chapitre : The Jewish Secret Tax; pp. 222-223
  78. Par exemple Genèse 19 :3 et le commentaire de Rachi sur ce verset.
  79. I. Finkelstein & NA Silberman, La Bible dévoilée, pp. 188-189, éd. Gallimard, coll. folio histoire, ISBN 2-07-042939-3
  80. (en) Développement sur le site des études sino-judaïques
  81. 2 Macchabées 6 :18-31 & 7 :1-42
  82. T. B. Sanhédrin 74a
  83. T. B. Yoma 84a-85b; le Talmud cite à titre de modèle une femme enceinte.
  84. Grætz, Gesch. , 3ème période, chap. IX
  85. Alfred J. Kolatch, Le Livre Juif du Pourquoi?, tome I, 4.34, p. 97
  86. Alfred J. Kolatch, Le Livre Juif du Pourquoi?, tome I, 4.27, p. 94
  87. Alfred J. Kolatch, Le Livre Juif du Pourquoi?, tome I, 4.28, p. 94-95
  88. Kashrut sur jewfaq. org
  89. Conversos des îles Baléares, qui tirent selon certains leur nom des plats de xulla (catalan, «porc») qu'ils durent ingurgiter -- Who are Crypto-Jews (also known as "marranos") ?
  90. «Un juif, c'est quelqu'un qui n'a pas d'arbre de Noël, qui ne devrait pas manger de jambon, mais en mange tout de même, qui a appris légèrement d'hébreu à treize ans et l'a oublié ensuite» -- Primo Levi, Le Dispositif périodique, p. 43, éd. Albin Michel, 1987, collection Le Livre de Poche, ISBN 2-253-93229-9
  91. Imre Kertész décrit une réunion familiale où c'est le juif refusant de manger de la viande (de porc) qui fait figure d'exception -- Être sans destin, p. 35, éd. 10/18, coll. Domaine étranger, ISBN 2-264-03381-9
  92. Josette Alia, Étoile bleue, chapeaux noirs p. 127, éd. Grasset, ISBN 2-246-56971-0
  93. Actes des Apôtres 15.
  94. Selon Hyam Maccoby dans Paul et l'invention du christianisme ou François Blanchetière et Emmanuelle Main dans l'émission Les origines du christianisme , Concile à Jérusalem
  95. Genèse 9 4
  96. Selon Épiphane de Salamine, au IVe siècle, dans son Panarion (29.29), la «profession de foi [des Nazaréens] est bien celle des Juifs en tout, sauf qu'ils prétendent croire au Christ. Chez eux, en effet, on professe qu'il y a une résurrection des morts et tout vient de Dieu ; ils proclament aussi un seul Dieu et son Serviteur Jésus-Christ».
  97. Tabor, James D., Ancient Judaism : Nazarenes and Ebionites, 1998, lu le 27 janvier 2008.
  98. Egan, Hope. Holy Cow! Dœs God Care About What We Eat? First Fruits of Zion. 2005. ISBN 1-892124-19-X
  99. Site de l'Église adventiste, page consacrée à la santé.
  100. Le régime Ital
  101. T. B. Sanhédrin 56b.
  102. I. M. Levinger, Shechita in the light of the year 2000. Critical review of the scientific aspects of methods of slaughter and shechita, 1995, pp. 31-111, Maskil L'David, Jérusalem, 1995
  103. Campagne de VIVA, de la FAWC, etc.
  104. droit des religions. net
  105. http ://www. inra. fr/esr/publications/cahiers/pdf/bergeaud. pdf
  106. http ://www. oaba. fr/pdf/reglementations/Consommer_halal_sans_le_savoir. pdf Viandes Halal ou casher, les consommer sans le savoir
  107. Présentation PowerPoint
  108. http ://www. oaba. fr/pdf/reglementations/Reflexion_sur_abattage_rituel. pdf page 12 sur 19
  109. "The Pickle Wing" of nyfoodmuseum. org
  110. Kashrut : Jewish Dietary Laws "Judaism 101"
  111. Genèse 1 :29, 2 :16-17 & 9 :4.
  112. Lévitique 11 :44.
  113. Isaïe 65 :2-4.
  114. Connaît-on l'ensemble des animaux Kachèr ?
  115. Alfred J. Kolatch, Le Livre Juif du Pourquoi?, tome I, introduction aux Lois Alimentaires, p. 97.
  116. La Kacheroute sur le site du Grand Rabbinat du Québec.
  117. responsum 27603 de cheela. org
  118. Mishneh Torah Korbanot, Temoura 4 :13 (selon l'édition Frankel ; "Rambam L'Am")
  119. Lettre du Pseudo-Aristée, § 145-148 & 153
  120. Elie Kahn, le Livre juifs des Questions-Réponses, p. 188
  121. Le porc, summum du tabou alimentaire dans l'imaginaire juif
  122. Élie Munk, La Voix de la Tora, Commentaire du Pentateuque sur Lévitique 3 :17, Fondation Samuel et Odette Levy, Paris, 1981.
  123. Moïse Maïmonide, Guide des Égarés, Éditions Verdier, 1979, p. 595
  124. L. Pargamin, L'alimentation kachère face à l'hygiène moderne. Thèse de doctorat vétérinaire. Toulouse 1980. p. 19.
  125. Dr. David I. Macht, An Experimental Pharmalogical Appreciation of Leviticus XI and Deuteronomy XIV, Bulletin of the History of Medicine 27 :444-450
  126. David I. Macht, Medical Leaves 1940; 3 :174-184
  127. Ministry Magazine, March 1953, p37-38 "This Question of Unclean Meats, " réponses à l'étude de Macht par les responsables des départements de biologie.
  128. Elie Kahn, le Livre juifs des Questions-Réponses, p. 189
  129. (en) Food :an anthology
  130. (en) The Chassidic Masters on Food and Eating
  131. (en) Issur Ma'akhalot
  132. (en) The Art of Eating
  133. (en) The Jewish dietary laws and their foundation
  134. (en) A Review of Story as Torah
  135. Gordon J. Wenham, «The Theology of Unclean Food», The Evangelical Quarterly 53, N° de janvier-mars 1981, p. 6-15
  136. La Bible dévoilée, Israël Finkelstein et NA Silberman, Bayard éditions, 2002, pages 144-145.
  137. Marvin Harris, Cows, Pigs, Wars and Witches - The Riddles of culture, éd. Vintage 1989 ISBN 978-0-679-72468-1

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